Auteur
: Aegis
Personnages : John Sheppard, Rodney McKay
Pairing : John Sheppard/Rodney McKay
Genre : Humour, Première fois, Scène manquante, Slash
Rating : R
Spoilers:
1X09 Retour sur Terre/Home
Notes : Ecrite pour la communauté 30_baisers,
en réponse au challenge "entre rêve et réalité".
Histoire compagne à l'épisode 1x09 : "Retour à la
maison".
Retour sur Terre
John Sheppard regarda son nouveau visiteur d’un air incrédule.
C’était… intéressant.
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Depuis leur retour sur Terre, les choses étaient devenues de plus en plus étranges.
Tout d’abord la réunion avec le général Hammond (qui pourtant ne travaillait plus au SGC) avait été particulièrement rapide. Si on tenait compte du fait qu’ils avaient quitté la Terre pour une galaxie inexplorée il y avait presque un an de cela et qu’ils n’avaient pas pu donner de nouvelles jusqu’à présent, c’était tout de même surprenant. Et puis le général lui avait prêté une limousine – rien que ça – afin que lui et Teyla puissent profiter pleinement de la semaine de congé qui leur avait été accordée.
C’était à
ce moment là que John avait commencé à avoir de sérieux
doutes. Il n’était pas resté longtemps à la base
du SGC avant le grand départ vers l’inconnu, mais il connaissait
les réglementations militaires.
Qu’on le laisse quitter les lieux sans avoir effectué au préalable
une montagne d’examens médicaux sur sa personne était incohérent.
Qu’on le laisse emmener une extra-terrestre visiter la Terre sans aucune
autre protection que sa surveillance était tout simplement inconcevable.
Le militaire avait du se résoudre à accepter l’évidence.
Il n’était pas sur Terre.
Et tout ceci n’était pas réel.
Etonnement il avait plutôt bien prit la chose… Peut être était-ce du au fait que ce monde là semblait fabriqué selon ses moindres désirs, comme l’un de ces jeux vidéos dont il raffolait quand il était enfant… dont il raffolait toujours d’ailleurs.
Bien sûr il avait
immédiatement testé cet univers préfabriqué, s’inventant
une maison comme il en avait toujours rêvé – avec piscine
s’il vous plait ! – remplissant le frigo de bière, faisant
venir une cargaison de pizzas et improvisant une fête…
Il y avait même Miss Watson, son institutrice préférée
quand il était enfant, et cette fille qu’il avait invité
à sortir un soir et qui avait refusé.
L’arrivée de Mitch et Dex avait un peu plombé l’ambiance,
même s’il aurait du se douter de leur présence. Tous deux
étaient les meilleurs amis que John n’ait jamais eut jusqu’à
ce qu’ils meurent en Afghanistan.
Et bien sûr tous agissaient comme si de rien n’était.
Comme si ce monde si parfait et heureux existait réellement.
Sauf que ce n’était pas le cas, et John commençait à
s’ennuyer de ces faux-semblants.
La porte de la demeure luxueuse sonna à nouveau, et il se contraignit à aller ouvrir. Peut être une strip-teaseuse ? C’était presqu’étonnant qu’il n’y en ait pas déjà quelques unes à se déhancher sur sa table de salon… C’était son rêve après tout !
Non pas une strip-teaseuse.
John Sheppard regarda le nouveau visiteur d’un air incrédule.
C’était… intéressant.
« McKay ? »
Question stupide. Il ne faisait aucun doute qu’il s’agissait bien du scientifique le plus intelligent, et accessoirement le plus arrogant, de l’ensemble des deux galaxies.
Ce dernier leva les yeux au ciel.
« Qui voulez-vous
que ce soit major ? » demanda-t-il avec son sarcasme habituel tout en
regardant derrière l’épaule du militaire.
« Vous donnez une fête ? »
Sheppard avait la bouche
entrouverte. Il ne devait pas avoir l’air bien intelligent comme ça
et c’était d’ailleurs étonnant que McKay n’ait
fait aucun commentaire à ce sujet.
Le vrai McKay en aurait fait un.
Tout comme le vrai McKay n’aurait jamais porté un pantalon en cuir
particulièrement moulant.
« Major, vous allez
me laisser entrer ou continuer à me regarder bêtement ? Je sais
qu’il y a un monde entre nos capacités intellectuelles mais même
vous devriez pouvoir comprendre que ce n’est pas particulièrement
agréable de stagner dehors, non ? »
Dit-il en contournant le major et en s’invitant lui-même.
Absence de commentaire, hein ?
« J’ignorais
que vous aviez une maison de cette taille… » Poursuivit le jeune
homme en inspectant les lieux avec intérêt.
Evidemment Sheppard ne regarda pas la silhouette du physicien alors que ce dernier
se rapprochait du salon. Mais tout de même… qui aurait cru que le
scientifique un peu rondouillet qu’il connaissait depuis presqu’un
an avait un postérieur aussi agréable à regarder.
John s’envoya une
claque mentale et suivit McKay dans la pièce annexe.
« En fait moi aussi » dit-il en réponse à la question
de son ami.
McKay fronça les sourcils à ces paroles, avant de poursuivre sa
visite. Il ne semblait pas même faire attention aux autres personnes présentes
et se contentait de regarder les meubles avec appréciation.
« On peut parler en privé ? » demanda-t-il soudainement.
Sheppard qui l’avait jusque là suivit comme un petit chien sans se poser de questions – d’aucun pourrait penser que c’était du au pantalon de cuir, mais il n’en était vraiment rien – releva la tête.
« Hum ? »
« Vraiment major continuez comme ça et vous serez à la hauteur de la réputation des militaires. » poursuivit le scientifique en regardant autour de lui. Il dû trouver ce qu’il cherchait car il attrapa finalement le bras de Sheppard et le tira dans la pièce suivante, qui s’avéra être la chambre à coucher.
Une chambre à coucher
particulièrement douillette, à la lumière tamisée,
et dont le lit de deux mètres sur deux agrémenté de nombreux
coussins semblait trôner avec magnificence.
Pour un peu John se serait cru dans un film érotique.
Mais après tout,
c’était bien le but de toute cette expérience ? Exhausser
ses moindres désirs, lui donner la vie dont il avait toujours rêvé
sans aucune contrepartie ? Qu’aurait pu choisir d’autre un homme
qui n’avait pas eut la moindre relation sexuelle avec quelqu’un
depuis plus d’un an ?
Il fallait simplement croire que son subconscient avait choisi un astrophysicien
à la langue acérée plutôt qu’une jeune femme
aux courbes engageantes.
Etonnant.
L’astrophysicien faisait
les cent pas.
« Il fallait que je vous parle… Il se passe… Major vous m’écoutez
? »
En fait il ne l’écoutait
pas du tout. L’addition d’un Rodney McKay en pantalon serré
et d’une chambre qui semblait crier « sex ! », donnait un
résultat particulièrement intense. Les mains dans les poches de
son sweat-shirt, il descendit un peu plus ce dernier espérant camoufler
de cette manière l’érection naissante qui pointait contre
son jean.
« Vraiment intéressant… » Murmura-t-il dans un souffle
un peu fébrile.
McKay le regardait comme
s’il avait perdu la tête, mais ce n’était pas grave
puisqu’après tout ce n’était pas le vrai Rodney. Juste
la représentation concrète de ses fantasmes les plus enfouis.
John s’approcha de lui et, lui attrapant le visage des deux mains, l’embrassa
avec passion.
Les lèvres du scientifique
étaient douces sous les siennes et sa bouche ferme se pliait à
sa volonté lui laissant glisser sa langue sur la sienne. John passa ses
doigts dans les cheveux fins et attira McKay un peu plus à lui, approfondissant
encore le baiser.
Il sentit à peine la pression contre ses épaules, mais du bien
se rendre à l’évidence que le scientifique ne semblait pas
vraiment partant pour poursuivre cette exploration.
« Major ! »
cria-t-il dès qu’il eut récupéré l’usage
de sa bouche. « Mais… qu’est ce qu’il vous prend ?!
»
John le regarda avec intensité.
« Juste un essai… très concluant d’ailleurs…
»
Il s’approcha un peu plus, alors que le scientifique reculait d’un
pas.
« D’accord… je suis sûr que tout ceci a une explication
tout à fait logique… » Rodney semblait se parler à
lui-même, mais il y avait comme une pointe d’anxiété
dans sa voix qui attisa encore plus le désir du militaire.
« Oh il n’y a aucune logique à tout ça… »
Dit-il en capturant de nouveau les lèvres fines de son vis-à-vis.
« Major ! »
Décidemment cette représentation du désir n’était
pas très coopérative.
McKay avait encore fait
un pas en arrière et tenait ses deux mains devant lui.
« Bon apparemment vous avez complètement perdu l’esprit…
» Dit-il d’une voix qui devait se vouloir rassurante. Si on ne tenait
pas compte des paroles bien entendu.
Sheppard se contenta de le regarder, la respiration hachée, son besoin évident.
« Major, c’est
de la folie ! » cria finalement l’astrophysicien.
Sheppard fit un pas.
« Et alors ? »
Cette phrase eut au moins
l’avantage de laisser le scientifique sans voix. Une grande première
pour chacun des deux hommes.
« Il n’y a aucune attache… » Murmura le militaire en
approchant doucement son visage de celui de McKay.
« Quoi ? » La voix de ce dernier avait retrouvé cette once
de panique que John commençait à associer au sex.
Mais à vrai dire à cet instant il aurait associé n’importe
quoi à ce concept.
« McKay… Pourquoi vous portez ce pantalon ? » Demanda-t-il, et le grognement habituel de sa voix était un peu plus prononcé.
Rodney rougit intensément
et regarda brièvement le vêtement fautif.
« Oh ça ? C’est… enfin, disons, une expérience
? »
Sheppard souriait de toutes
ses dents.
« J’aime les nouvelles expériences » dit-il en entreprenant
de défaire le bouton et de glisser la fermeture éclair déjà
trop tendue…
« Major… »
John se mit à genoux
devant la forme tremblante, et regarda le visage empourpré par la crainte
et la passion qu’éprouvait le scientifique.
« Shhh… » Chuchota-t-il « Vous n’en avez pas envie
? »
Il crû que McKay allait défaillir sous ses yeux.
« Oh bon sang, si…»
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Plus tard John se dit qu’il
s’agissait sans aucun doute du meilleur moment passé en ce monde
si ressemblant à la Terre mais en même temps si parfait. Même
lorsque Rodney était parti subitement après qu’ils eurent
fait l’amour, inventant une excuse incompréhensible.
Cela faisait parti du jeu après tout.
Un jeu désormais terminé. Chacun d’entre eux – les vrais cette fois – étaient de nouveau rassemblés sur cette planète qui leur avait fait croire pendant un instant qu’ils avaient pu revenir chez eux. Tous avaient vécu des rêves parallèles puisés dans leurs espoirs et leurs envies, lui seul semblait en avoir eut suffisamment conscience pour en profiter pleinement.
Il était temps de
rentrer sur Atlantis.
McKay fidèle à lui-même, cherchait à compliquer une
situation déjà difficile alors que les autres membres de l’équipe
l’ignoraient superbement.
Au train où ça allait non seulement ils ne seraient pas parvenus
à revenir sur Terre mais en plus ils seraient en retard pour le dîner.
« … Je m’occupe d’entrer les coordonnées »
dit-il avec un soupir en s’approchant du DHD.
Il ne remarqua pas le rougissement du scientifique lorsqu’il passa devant lui.
FIN